La moisson de Jérôme
Dans les sillons du combat, il traçait sa voie,
Jérôme, le paysan, défiant leur loi.
Sa terre était sa vie, son cri, un serment,
Contre l’État sans âme, il se dressait, constant.
Des lettres en rafale, des mots empoisonnés,
Tombaient sur sa ferme comme une pluie d’acier.
Contrôles et injonctions, absurdes batailles,
Étouffaient son courage sous des lois sans faille.
« Répondez ! Payez ! » criait l’administration,
Insensible à l’homme, à sa désolation.
Ses champs, ses bêtes, tout devenait dossier,
Un combat sans visage, une guerre pour dominer.
Les corbeaux du pouvoir tournaient dans le ciel,
Des papiers tranchants, un harcèlement cruel.
Il porta sa colère dans les bois oubliés,
Un lion solitaire, par l’acier traqué.
Les limiers de l’ordre flairaient son chemin,
Ils suivaient sa trace, fusils à la main.
Les rôles se croisent, chasseurs et chassé,
Deux vies opposées, un destin insensé.
Un coup retentit, le silence s’abat,
La forêt pleure l’homme qui ne plia pas.
Et sur l’horizon, sous un ciel d’absence,
La terre orpheline perdait sa défense.